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T.S. Eliot (1888–1965). Poems. 1920.

7. Lune de Miel

ILS ont vu les Pays-Bas, ils rentrent à Terre Haute;

Mais une nuit d’été, les voici à Ravenne,

A l’aise entre deux draps, chez deux centaines de punaises;

La sueur aestivale, et une forte odeur de chienne.

Ils restent sur le dos écartant les genoux

De quatre jambes molles tout gonflées de morsures.

On relève le drap pour mieux égratigner.

Moins d’une lieue d’ici est Saint Apollinaire

In Classe, basilique connue des amateurs

De chapitaux d’acanthe que tournoie le vent.

Ils vont prendre le train de huit heures

Prolonger leurs misères de Padoue à Milan

Ou se trouvent la Cène, et un restaurant pas cher.

Lui pense aux pourboires, et redige son bilan.

Ils auront vu la Suisse et traversé la France.

Et Saint Apollinaire, raide et ascétique,

Vieille usine désaffectée de Dieu, tient encore

Dans ses pierres ècroulantes la forme precise de Byzance.